Mais que j étais gelé cet après midi là ! Après avoir traqué le matin, Serge m’avait demandé de me poster sur le bord de l’atterrissement de l’ile du pont de la batte. Au départ je m étais posté sous un arbre penché de manière à me protéger de la pluie froide qui tombait, mais je me suis dit que cette place bien que confortable n’était pas idéale si je voulais avoir la possibilité de voir un sanglier. Je me suis donc reculé d’une quinzaine de mètres de manière à avoir une coulée venant de l’eau et une longeant la berge derrière moi! Une heure plus tard je vis trois sangliers sur la berge d’en face qui n’avaient apparemment qu’une idée en tête quitter l’ile très rapidement (il faut dire que Serge était à leur trousses)!! Je récupère discrètement mon arc de la branche sur laquelle je l’avais accroché, une flèche déjà installée sur la corde! Le premier traverse plus bas en direction des canoës, le second traverse dans ma direction, et le troisième un mâle bien noir hésite mais décide de suivre sont copain.
Je ne distingue bientôt plus celui qui se dirigeait vers moi, car de ma position je ne pouvais pas voir la berge en contre bas.
Et tout à coup je vois ce sanglier monter la pente du talus droit sur moi, il me passe à deux mètres!
J’arme mon arc, il est maintenant de trois quart arrière à environ cinq mètres …........la flèche part et pénètre au niveau du rein gauche en direction du cœur. L’empennage dépassant d’environ une vingtaine de centimètres!
Je m’accroupis pour voir sa direction de fuite dans les ronces et ne vois rien mais l’entend pousser quelques cris tout près!
Dans l’excitation j’avais simplement oublié son copain tout noir qui avait une dizaine de secondes de retard, et avec lequel je me retrouve NEZ A BOUTOIR!!!
Il est à porté de main, et me regarde essayer d’encocher une flèche, mais je n’aurais que le temps de la sortir de mon carquois d’arc avant qu’il ne me quitte en donnant un petit coup de tête en arrière ! Sur le coup je n’ai pas réfléchis, mais avec du recul je me dis que s’il avait eu la mauvaise idée de chercher le contacte, j’aurais été très mal, avec ma tête au niveau des défenses!
Après ce petit tête à tête, Jean-François posté un peu plus loin me siffle et me dis que le sanglier que je viens de tirer doit être couché tout près, environ une vingtaine de mètres.
Les minutes qui me séparent de la fin de la traque m’ont parru êtres des heures, car même si nous l’avions entendu couiner, je me demandais si j avais tiré à pleine allonge car mes muscles étaient un peu froids.
Après la traque Serge pris la carabine et avec deux autres camarades nous sommes allés le chercher, et quelle joie de le retrouver mort à proximité d’où je l’avais tiré